• Histoires de la famille Doudoune racontées par d'autres-1

    Denise Ospif- Mac Pyridine a disparu alors qu'elle essayait de recruter une poissonière à Riga , on va devoir négocier avec les Doudounes.

    D'abord...
    D'abord, y'a l'aîné
    Lui qu'est comme un melon
    Lui qui a un gros nez
    Lui qui sait plus son nom, Monsieur, tellement qu'il boit
    Ou tellement qu'il a bu
    Qui fait rien d'ses dix doigts
    Mais lui qui n'en peut plus
    Lui qui est complètement cuit
    Et qui s'prend pour le roi
    Qui se soule toutes les nuits
    Avec du mauvais vin
    Mais qu'on retrouve au matin
    Dans l'église, qui roupille
    Raide comme une saillie
    Blanc comme un cierge de Pâques
    Et puis qui bal-bu-tie
    Et qui a l'œil qui divague...
    Faut vous dire, Monsieur
    Que chez ces gens-là
    On n'pense pas, Monsieur
    On n'pense pas
    On prie
    Et puis, y'a l'autre
    Des carottes dans les cheveux
    Qu'a jamais vu un peigne
    Qu'est méchant comme une teigne
    Même qu'il donnerait sa chemise
    À des pauvres gens heureux
    Qui a marié la Denise
    Une fille de la ville, enfin, d'une autre ville
    Et que c'est pas fini
    Qui fait ses p'tites affaires
    Avec son p'tit chapeau
    Avec son p'tit manteau
    Avec sa p'tite auto
    Qu'aimerait bien avoir l'air
    Mais qu'a pas l'air du tout
    Faut pas jouer les riches
    Quand on n'a pas le sou
    Faut vous dire, Monsieur
    Que chez ces gens-là
    On n'vit pas, Monsieur
    On n'vit pas
    On triche
    Et puis, y'a les autres
    La mère qui n'dit rien
    Ou bien n'importe quoi
    Et du soir au matin
    Sous sa belle gueule d'apôtre
    Et dans son cadre en bois
    Y'a la moustache du père
    Qui est mort d'une glissade
    Et qui regarde son troupeau
    Bouffer la soupe froide
    Et ça fait des grands flchss
    Et ça fait des grands flchss
    Et puis y'a la toute vieille
    Qu'en finit pas de vibrer
    Et qu'on attend qu'elle crève
    Vu que c'est elle qui a l'oseille
    Et qu'on écoute même pas
    C'que ses pauv' mains racontent
    Faut vous dire, Monsieur
    Que chez ces gens-là
    On n'cause pas, Monsieur
    On n'cause pas
    On compte
    Et puis
    Et puis
    Et puis y'a Frida!
    Qu'est belle comme un soleil!
    Et qui m'aime pareil
    Que moi j'aime Frida!
    Même qu'on se dit souvent
    Qu'on aura une maison
    Avec des tas d'fenêtres
    Avec presque pas d'murs
    Et qu'on vivra dedans
    Et qu'il f'ra bon y être
    Et que si c'est pas sûr
    C'est quand même peut-être
    Parce que les autres veulent pas
    Parce que les autres veulent pas
    Les autres ils disent comme ça
    Qu'elle est trop belle pour moi
    Que je suis tout juste bon
    À égorger les chats
    J'ai jamais tué d'chats
    Ou alors y'a longtemps
    Ou bien j'ai oublié
    Ou ils sentaient pas bon
    Enfin ils veulent pas
    Enfin ils veulent pas
    Parfois, quand on se voit
    Semblant qu'c'est pas exprès
    Avec ses yeux mouillants
    Elle dit qu'elle partira
    Elle dit qu'elle me suivra
    Alors pour un instant
    Pour un instant seulement
    Alors moi je la crois, Monsieur
    Pour un instant
    Pour un instant seulement
    Parce que chez ces gens-là, Monsieur
    On n's'en va pas
    On s'en va pas, Monsieur
    On s'en va pas
    Mais il est tard, Monsieur
    Il faut que je rentre
    Chez moi

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